Fabienne Shine / Don’t Tell Me How To Shake It / par Juan Marquez Léon

Fabienne Shine / Don’t Tell Me How To Shake It
Genre : Hard Rock.
Label : Autoproduction

Retour de Fabienne Shine en grande forme. La vie de cette femme qui a choisi de vivre libre depuis son départ de sa Tunisie natale est un véritable roman. De sa découverte du Rock’n Roll, à ses débuts dans le cinéma ( ‘Roma’ de Fellini), de sa tournée américaine avec Led Zeppelin alors qu’elle est la compagne de Jimmy Page, à la création de son groupe ‘Speedball’ où officiaient Louis Bertignac et Corinne Marienneau avant l’ouragan Téléphone, et la naissance du meilleur groupe de hard rock français Shakin Street,  sa vie n’est que rencontres, amicales ou amoureuses, mais toujours enrichissantes. La liste est longue : Aznavour, Jean Pierre Léaud, Dali, Klaus Kinski, Rolling Stones, Rick Wright du Floyd, Bob Marley, Ike Turner, Johnny Thunders qui lui dédiera son ‘You Can’t Put Your Arms Around A Memory’, Nico, Patti Smith, Chrissie Hynde, Damon Edge dont elle fût l’épouse 10 années.

Une sacrée destinée qui a fait d’elle une véritable muse du Rock’n’roll. La revoici donc avec un album du tonnerre de feu. On retrouve les frangins Bouchard du Blue Oyster Cult, le fidèle Ross The Boss des Dictators, Norbert ‘Nono’ Krief de Trust, Freddie Katz et pleins d’autres bons amis. Fabienne à toujours cette voix de panthère miaulante, rugissante sur des murs de guitares d’acier chromé. ‘The World And Me’ ouvre l’album comme un hymne lancinant. Le travail des voix avec Tish and Snooky, ex-choriste de Blondie  est formidable tandis que Freddie Katz est le killer en chef aux guitares ‘lead And rythm’. Cela continue avec le titre éponyme, et il est évident qu’on ne demandera pas à Fabienne comment on doit s’y prendre pour ‘secouer’ le sujet…’I Got To Fly’ et ‘Worth More When I’m Dead’ sont du même alliage ; félinité et carbone. Impressionnant. Ensuite hommage est rendu à ‘Candy Darling’, actrice trans chez Paul Morrissey en 1968 dans ‘Flesh’ et qui est citée dans le ‘Walk On The Wild Side’ de Lou Reed.

Un des sommets de l’album. Fabienne aérienne. Sa voix tellement sensuelle susurre en nous. One two, one two three….. et c’est l’arrivée des frères Bouchard à la rythmique basse batterie et de Ross The Boss à la 6 cordes dans le très Shakin Street ‘I’m You Girl’. Ici tout homme normalement bien constitué devrait céder. Nono arrive dans ‘Curly waves’, rock’n Roll à la Ramones. Il y a de l’harmonica et je suis sûr que c’est Fab. Et puis il y a plus de 30 ans le 3eme album de Shakin Street avait été écrit en français. Refusé par le label, cela a dû entraîner la fin du groupe. On retrouve ici 2 de ces titres ‘Je Suis Une Fille De Nulle Part’ et ‘J’aime Marcher Dans Les Courants D’Air’. Avec Mike Winter et Aurélien Ouzoulias à la section rythmique ça pilonne dur. Surprenant, l’album se clôt sur une très jolie interprétation de ‘Here Comes The Sun’ de George ‘Beatle’ Harrison.

Un titre qui a sûrement marqué Fabienne durant ses jeunes années londoniennes …. Madame Essaïgh, on vous attend maintenant en tournée, et surtout….faites nous encore des albums de cette trempe. Chapeau bas. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.