Helen Rose / Trouble Holding Back par Juan Marquez Léon

Helen Rose / Trouble Holding Back / Label : Monkey Room Music / Distribution : CPI Distribution / Genre : Country Rock Blues and Soul.

Sorti il y a quelques mois, ce premier disque de cette jeune chanteuse et saxophoniste séduit immédiatement de par la diversité des genres abordés. Un ‘Love And Whiskey’ très Stones ouvre l’album. On devine l’influence Bobby Gentry pour ‘Flatlands Of North Dakota’ avec son accompagnement guitare, violons. De manière assez dépouillée, chant et guitare, elle reprend le traditionnel ‘When The Levee Breaks’ que Les Zeppelin avait déjà interprèté dans d’autres temps bien lointains. Puis arrive cet étonnant ‘John Coltrane On The Jukebox’ ; oh…. rien de très jazz ici, on serait plus près d’un groupe comme Morphine, grâce à ce qu’elle fait de son saxo. D’ailleurs sur la pochette il est indiqué que ce titre est influencé par le ‘John Coltrane Stéréo Blues’ du Dream Syndicate, ce merveilleux groupe des 80’s mené par Steve Wynn. ‘Mississippi Moon’, composé par Marvin Etzioni, un des fondateurs du groupe Lone Justice et producteur de cet enregistrement, nous plonge dans une ambiance assez louisianaise, sous la lune avec les Neville Brothers. Tout à fait séduisant. Le climat se fait nettement plus rampant, lourd et orageux pour ‘A Dangerous Tender Man’, ‘Oh Glory Be’ ou le titre éponyme. Il faut dire qu’en plus de son saxophone dont elle fait une utilisation économe, mais très présente, soulignant ses titres de souffles gras, elle possède un organe vocal bluesy des plus séduisants. Une voix sèche qui vibre au fond de sa gorge, comme une vibration légèrement étouffée qui pourtant ne demanderait qu’à jaillir au plus loin. Autre reprise, le très bluegrass ‘The Mountain’ de Steve Earle, dont elle en donne ici une version solitaire, mélancolique, accompagnée par quelques notes de piano. Et puis ‘Love On Arrival’ ou, dans un silence des plus glaçants, Helen dépense ce qu’il lui reste de voix, caresse d’un souffle court son instrument à vent sur le son très gras d’une guitare électrique (Eric Heywood). C’est bref, c’est passionnant et on salue l’exercice. Une chanteuse à suivre. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.