John Blues Boyd / What My Eyes Have Seen…’ / par Juan Marquez Léon

John Blues Boyd / What My Eyes Have Seen… / Genre : Blues / Label : Gulf Coast Records / Distribution : GFI-PROMOTIONS

Chaussé de ses Ray-Ban ‘Black Mercury’, l’homme sur la photo nous dit : ‘Ce Que Mes Yeux Ont Vu…’ Sa jeunesse passée dès l’âge de 7 ans comme ouvrier cueilleur. Son militantisme auprès de Martin Luther King alors qu’il n’a que 16 ans, avant d’être chassé de son Mississippi natal (Greewood) par le KKK. On le retrouve ensuite en Californie dès les 80’s. Suite au décès de son épouse en 2014 et à qui il rend hommage ici, ‘A Beautiful Woman (for Donna Mae)’ il se consacre entièrement au blues et enregistrera son premier album alors qu’il entame sa 70ème année.

‘What My Eyes Have Seen…’ est son 6ème, son second aux Greaseland Studios de Kid Andersen. Ce dernier a produit, co-écrit l’ensemble, et a été jusqu’à faire jouer son propre groupe. Le Kid est bien sûr principalement à la guitare. On le sait virtuose de l’instrument. D’ailleurs John Boyd et lui sont des amis très proches. Les productions Greaseland sont parmi les meilleurs du blues actuel, il suffit d’écouter Wee Willie Walker ou Rick Estrin & The Night Cats, dont j’avais chroniqué ici leur fabuleux dernier album, pour s’en rendre compte.

A nouveau, cet album est une bombe. Un peu un concept album en fait, car à travers sa vie, John Blues Boyd chante également de sa voix chaude l’histoire du peuple afro-américain, des droits civiques, des luttes pour leur liberté ; ‘Why Did You Take That Shot’. Chaque titres, funky, groovy, dans un style Delta ou West Coast, est lié par un interlude nommé ‘My Memory Takes Me There’ partie 1 à 9 formant un tout homogène. C’est prodigieusement bien joué. Orgue, cuivres, harmonica, tout est bien en place, aucun débordement ou solos intempestifs. La production est très belle, toute en naturel, faisant de cet objet un des meilleurs albums de blues de l’année 2020. John Blues Boyd a 75 ans aujourd’hui. Longue vie à lui. — Juan MARQUEZ LÉON de www.bluesagain.fr

Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Rick Estrin & The Nightcats / Contemporary / par Juan Marquez Léon

Rick Estrin & The Nightcats / Contemporary / Label : Alligator Records / Genre : Blues

Désormais considéré comme un des meilleurs harmonicistes en activité, cela fait 50 années que Rick Estrin nous offre, avec fraîcheur et humour, cette joie de souffler et de chanter. Après ses premiers essais chez des gens comme John Littlejohn, Eddie Taylor ou Johnny Young, il avait fait partie durant 30 ans de cette formation, Little Charlie & The Nightcats, au chant et harmonica chromatique. Le petit Charlie parti, les Chats de la Nuit se rangent derrière le nouveau boss, Estrin. Depuis 2008, le nouveau guitariste se nomme Kid Andersen. Les autres matous sont les fidèles Lorenzo Farrell (claviers), Alex Pettersen (batterie), qui semble désormais laisser ses baguettes à Derrick D’Mar Martin, auxquels se joint le bassiste Quantae Johnson. Et bon sang, tout ce petit monde joue fichtrement bien ; écoutez les échanger dans l’instrumental ‘Cupcakin », c’est proprement époustouflant. Différents styles de blues sont abordés avec talent au cours de cet enregistrement, mais ce qui frappe surtout c’est la production de Kid Andersen, claire, moderne et ‘colorée’. Par exemple, des titres comme ‘Resentment File’ ou ‘Contemporary’ glissent doucement vers des sonorités plus actuelles, voir le hip hop ou le métal! Le 5 octobre prochain, Rick Estrin aura pile 70 ans, souhaitons lui un joyeux anniversaire et espérons d’autres albums de ce niveau. Du pur plaisir.– Juan Marquez Léon


Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Parlor Snakes / Disaster Serenades / par Juan Marquez Léon

Parlor Snakes / Disaster Serenades / Label : Hold On Music / Distribution : Wagram Music / Genre : Rock

Cette formation Franco-américaine semble s’être stabilisée autour d’Eugénie Alcazar, chant/claviers ; Peter Krzynowek, guitare ; Séverin Pignol, basse ; et Marc Le Saux ; batterie. On se souvient bien de leur second album éponyme de 2015, produit par le Heavy Trash, Matt Verta-Ray, le son gagnait en puissance, plus compact aussi, par rapport à leur premier enregistrement. Aujourd’hui, ce dernier a été confié à Étienne Meunier au Studio Harry Son de Pantin, et il s’agit bien d’une nouvelle étape pour Parlor Snakes ; on garde la même puissance sonore mais on gagne en flamboyance, cette fougue des groupes que l’on qualifiait de New Wave dans les 80’s, Echo & The Bunnymen ou Siouxsie & The Banshees pour n’en citer que deux.

Pour ceux qui ne connaissent pas la voix d’Eugénie Alcazar, on pourrait la situer entre celles de Fabienne Shine (Shakin Street) et de Kate Bush ( surtout dans ‘Delicate Creatures’) ; l’alliance mutine entre sensualité animale et comptines de notre enfance. De nombreux titres à l’ambiance rêveuse, brumeuse constituent ce nouvel album ; ‘Marc Bolan’s Fifth Dream’ relève un peu de la berceuse pour enfant. Le chant est opalin et lointain, comme suspendu dans la nuit dans ‘Nylon And Milk’. Nous est proposé pour la première fois, un titre en français, ‘Serpent’ ; ‘twangy’ guitare et mystère à la Twin Peaks sont au rendez-vous. Mais je vous rassure, le groupe n’a pas pour autant abandonné la fulgurance rock de ses débuts. ‘Darkness Rises’ et sa corne de brume, introduit l’album à la manière d’un navire surgissant des ténèbres, tandis que l’affaire se termine par un ‘Frequency’ méchamment punk et psyché. Entre les deux, l’hypnotique ‘Das Meer’ aux riffs de guitare tranchants semble nous dire que les couchers de soleil précèdent toujours les nouveaux jours ; l’océan, ce réparateur des âmes meurtries. — Juan Marquez Léon (critique paru dans bluesagain.com )


Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Beth Hart / Live From New York / Front And Center par Juan Marquez Léon

 

Beth Hart

Beth Hart / Live From New York / Front And Center / CD/DVD / Genre : Pop Rock / Label : Provoque / Distribution : Mascot Label Groupe

La belle revient avec un live assez inattendu. En effet, alors qu’elle remplit quand même des salles de tailles assez importantes, l’option a été cette fois ci (ses précédents live étant l’incandescent ‘Live At Paradiso‘ de 2005 puis le ‘Live At Amsterdam‘ avec Joe Bonamassa de 2014) d’enregistrer dans un club pouvant contenir 200 personnes maxi, le ‘Iridium Jazz Club‘ de New York City. Ambiance feutrée et intimiste donc en ce 7 mars 2017 dans le cadre d’une Série TV de concerts sur WLIW. De plus, le choix s’étant porté sur l’interprétation de titres moins connus, 3 titres seulement proviennent de son ‘Fire On The Floor‘ de 2016, il n’est nullement question ici d’un Best Of en public. Pari osé me direz vous, mais qui, pour ma part, est intéressant parce qu’il dévoile une autre facette de son répertoire. Cette soirée est constituée de nombreuses ballades, irlandaise comme ‘St.Teresa‘, bluesy ou soul.

Beth est seule au piano pour ‘As Long As I Have A Song‘. Les tourments d’hier sont loin maintenant, la dame reste fragile mais semble bien entourée. Il y a quand même un blues assez intense dédié à sa mère, ‘Baddest Blues‘, puis un magnifique ‘Broken And Ugly‘ dans lequel sa voix scande une déflagration de rythm ‘n blues. Reste 3 rocks bien enlevés, dont 2 où est invité Sonny Landreth. ‘For My Friends‘ prend même l’allure d’un rock blues à la Cream/ Hendrix. Les acteurs sont John Nichols (guitare), Bob Marnelli (basse), Bill Ranson (batterie). Le DVD, que je n’ai pas reçu, comporterait des tires bonus en acoustique, des images du concert, et une interview. En définitive, un live relativement calme et une ambiance très club. Le chant de Beth Hart, comme à l’accoutumée, reste impressionnant en terme de profondeur et de sentiments exprimés. Une très grande chanteuse. — Juan Marquez Léon. ( Article paru dans Blues Again )

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.