Karim Albert Kook / Il Était Un Voyage par Juan Marquez Léon

Karim Albert Kook / Il Était Un Voyage / Genre : Blues sans frontières / Label : Dixiefrog Records

Voici un disque assez unique dans le paysage du blues international. Parce que tout d’abord il est chanté en français, ensuite parce qu’il nous emmène d’ Hussein Dey (Algérie) à Barbès (Paris) en passant par la Louisiane. Un blues lourd, puissant, à l’instar du chant de Karim, cet ‘Inspiration Point’, ou parfois aérien, ‘Hoggar’, ce massif montagneux au cœur du Sahara, et où semble flotter au-dessus, la trompette de Miles Davis (magnifique Patrick Artero). ‘Près De Toi’ donne l’occasion aux harmonicistes (Xavier Laune et Édouard Bineau) de s’éclater ; et toujours cette trompette qui décroche un superbe solo. ‘Trop Tard’ est un réquisitoire sur l’impossibilité des Hommes à vivre ensemble et en paix. Karim n’oublie pas ses origines, son lointain pays, puisqu’ici où là on entend souvent le oud (Taoufik Bargoud) et le vent du désert. A mi-chemin du voyage, faire une halte à la Nouvelle Orléans avec ‘Karma’.

Et puis, c’est l’occasion ici de rappeler l’importance de l’influence des Natives Americans dans la lente construction de cette musique que l’on aime tous. Preuve en est donnée dans cet album. C’est flagrant dans ‘Nevada’s Mood’, même si c’est surtout le Maghreb qui y est invité, ce sont bien des chants amérindiens que l’on perçoit sur la fin, ce titre d’ailleurs ouvre et ferme le disque. ‘Si J’oublie’ est posé sur un rythme typiquement Cheyenne ou Apache, tandis que dans ‘Faut Que J’me Tire Ailleurs’, ces valeureux guerriers ont décoché les guitares électriques. Sinon ce titre doit rappeler à beaucoup d’entre vous une certaine chanson des 80’s….c’est une reprise effectivement du célèbre titre de Bill Deraime, ici présent ! Autre reprise, l’éternel ‘Travailler C’est Trop Dur’ de Zacchary Richard. Karim Albert Kook installe tranquillement sa personnalité dans le paysage du blues international, il a ouvert pour des gens comme BB King, Albert Collins, Luther Allison, Popa Chubby. C’est son 4 ème disque. Celui ci est dédié à Guy l’Américain du label Dixiefrog.

A ranger donc à côté des Benoît Blue Boy, Verbeke, Deraime, Personne, etc… Il faut sauver le blues en français! — Juan Marquez Léon (article paru dans bluesagain.com )


Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

French Boutik / L’Ame De Paris par Juan Marquez Léon

French Boutik ‘L’Ame De Paris’/ Label : Heavy Soul Records / Distribution : Clearspot et Juno / Genre : Pop Néo Moderniste.

En ces temps légèrement troublés, voici un peu de fraîcheur. French Boutik (avec un k comme dans Kinks). Un groupe très sympa qui a vu le jour dans le 11ème arrondissement (comme bibi!) de Paris. Serge Hoffman, Zelda Aquila et Jean-Marc Joannès sont des frenchmen et la chanteuse Gabriela Giacoman est une américaine. Pour une fois, avec un petit accent tout à fait charmant, celle ci chante en français. Vous avouerez que cela change un peu de nos chanteurs (euses) qui s’expriment en chant anglophone. Leur univers musical est un mix entre psyché rock, power pop et une esthétique mod. Le producteur Andy Lewis est un proche de Paul Weller, et le label du disque, Heavy Soul fait référence au leader des Jam. Donc très 60’s mais avec un je ne sais quoi des 80’s françaises (Lio, Elli et Jacno, Taxi Girl, Snipers, Ticket…). Bien sûr on décèle ici ou là des références au Floyd de 1967, aux Beatles, aux Kinks, à Gainsbourg, etc….Les thèmes traitent souvent de ruptures amoureuses (avec humour !) de la nostalgie d’un quartier qui change (‘Strasbourg Saint Denis’), de vieux numéros de téléphone notés sur un carnet que l’on hésite à rappeler 20 ans après (‘Passé Recomposé’) ou de La Commune Parisienne (‘L’Ame de Paris’). Souvent on y entend des sons de la rue, et ici, en intro, c’est un vieil enregistrement de L’ Internationale. Sinon, cela reste très actuel, (‘Amis Sur Facebook’) avec comme sujet l’écologie (‘Ta Faute’) ou futuriste (‘Beta Gamma’), même si c’est Henri Salvador qui, avec ce titre composé par Bernard Michel en 1968 , avait déjà traité notre avenir automobiliste. Dandysme, modernisme, le ‘Chic Français’. — Juan Marquez Léon.

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Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Automatic City / Triple Ripple par Juan Marquez Léon

Automatic City’Triple Ripple’ / Label : Wita Records / Distribution : L’ Autre Distribution / Genre : Exotica Blues

L’ovni blues du mois, oeuvre sonique unique! Quatre garçons dans le futur du blues premier… Lyon, la capitale des Gaules, qui à travers un pacte ‘voodoo’, doit être jumelée depuis des temps anciens avec le Delta du Mississippi !

Alors qu’ Éric Duperray, Emmanuel Mercier, Raphael Vallade et Zaza Desiderio se partagent les instruments de base du blues électrique, il faut rajouter sitars, flûte, mélodica, bellzouki, theremin, marimba, stylophone, bongos, pandero, berimbau, udu! Palette instrumentale à laquelle se rajoute aussi divers effets sonores extra-terrestres nous ramenant aux séries TV américaines de l’après guerre. Autour de 3 instrumentaux, ‘First Ripple’, ‘Second Ripple’ et ‘Triple Ripple’, qui constituent la charpente de cet édifice, ondulent compositions originales dans une veine ‘exotica orientaliste’ signées Mercier et Duperray. ‘King Money King’ nous rappelle le regretté Rachid Taha tandis que ‘Gas O Line’ pourrait être le thème d’une série TV composé par John Barry.

De nombreuses reprises également, toutes réincarnées dans l’esprit du collectif Automatic City. ‘Shrinking Up Fast’ un mambo de Camille Howard, chanteuse R n’ B des 40’s et 50’s.’ Deux reprises de RL Burnside, ‘Going Down South’ et ‘See My Jumper Hanging On The Line’, ou un trajet avec Skip James himself à bord d’une voiture volante au dessus d’une mégalopole du 27 ème siècle. Joe Hill Louis est présent avec son ‘Tiger Man’ où, gémissements de félin et cris de Tarzan nous propulsent dans la jungle épaisse, avec dans les dernières secondes, un clin d’œil aux Cramps. Le ‘Good Morning Little Schoolgirl’ de Sonny Boy Williamson I, le croirez vous? C’est Curtis Mayfield qui s’y colle en hoquetant façon le King of Rockabilly, Charlie Feathers. Autre King, l’interprétation du ‘Animal Instinct’ qu’Elvis chantait dans une nullité de 1965, ‘Harum Scarum’ (‘ C’est La Fête Au Harem’) et où, d’un coup du revers de la main il aligne un guépard… C’est leur 3eme album, leur meilleur.

Le blues hanté d’Automatic City ravive la flamme mystérieuse des origines de cette musique, sans cesse en renouvellement. Ce n’est pas très courant, il faut bien le signaler. — Juan Marquez Léon

A lire aussi pleins d’autres chroniques blues dans www.bluesagain.com

Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Crashbirds / European Slaves par Juan Marquez Léon

Crashbirds / European Slaves

Dans le paysage musical du 9-3, on n’y trouve pas que des formations rap. Le rock’n’roll y existe encore. Celui des Crashbirds en est la preuve directe. Sale, méchant, racé et brutal, il est mené par de drôles d’oiseaux, un couple d »Inséparables’, qui depuis maintenant quelques années, labourent les terres d’Europe à coups de riffs de guitares vifs et tranchants. Pierre Lehoulier, lead guitare, crashbox, illustrations de la pochette CD (superbe) et Delphine Viane, la chanteuse à la voix écorchée, puissante et toute emprunte de blues n’ soul. ‘European Slaves’, un certain regard de notre actualité européenne, est leur 4ème disque. Hypnotique, métronomique et roboratif, un ‘Dirty Rock’ où la guitare de Pierre rappelle souvent celle de Poison Ivy au sein d’un autre couple passé à la postérité, The Cramps. Et pour vous rendre compte de la puissance vocale de Delphine, précipitez vous sur le titre ‘Nowhere Else’, exceptionnelle chanteuse. Une question se pose : ces ‘cuicuis’ sont-ils rouge-gorges ou aigles royaux ? Sans doute les 2 à la fois! Le groupe joue souvent dans l’ouest du pays, sans oublier Saint-Nazaire où il s’est déjà produit plusieurs fois. Ne les manquez pas. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Blood, Sweat, And Tears / Child Is Father To The Man par Juan Marquez Léon

Blood, Sweat, And Tears
Child Is Father To The Man
1968

BST était une des premières formations de Rock Jazz. Elle partageait d’ailleurs avec Chicago, le même producteur James William Guercio. À l’origine était Al Kooper. Son orgue dans Like A Rolling Stone de Dylan et sa contribution en 66 au Blonde On Blonde du même Bob l’ont fait rentrer définitivement dans l’histoire. Il rejoint ensuite la même année le Blues Project, un magnifique combo de blues-rock psychédélique (un grand disque : ‘Projections’ en 1966). Fondant avec Steve Katz le BST, l’idée était d’ajouter une section importante de cuivres à leur blues et pop psychédélique.

À ne pas confondre avec un autre style : le Jazz Rock, en pleine gestation à cette époque avec les travaux de Miles, Tony Williams ou John Mclaughlin. Le BST ou Chicago Transit Authority, sont bien des groupes de pop rock psychés mariant ce genre au blues, à la soul et au jazz et créant ainsi un nouveau style. Ce premier album est une petite merveille. On y entend par exemple ‘I Love You More Than You’ll Ever Know’ une compo de Kooper, reprise plus tard par la regrettée Amy Winehouse. Une reprise de Tim Buckley (le géniteur de Jeff) ‘Morning Glory’. On pense aussi Aux Mothers Of Inventions de Zappa dans ‘House Of Country’.

Malgré la richesse instrumentale de l’ensemble, Al Kooper quittera le navire dès ce premier album pour d’autres aventures. Le BST se métamorphosera plusieurs fois, connaîtra un peu le succès, mais à mon avis, n’atteindra jamais le niveau de ce disque. Par contre Chicago…..enfin vous savez ! — (c) Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

The Limiñanas / Shadow People par Juan Marquez Léon

The Limiñanas / Shadow People
Label: Because
Genre : Garage Rock Français / 2018

Il est loin le temps des Migas Valdes, petit combo de frat rock de la région de Perpignan où officiaient Marie (batterie métronomique) et Lionel (guitares cradingues) Limiñana. Peut-être avez vous déjà entendu, il y a quelques années sur les ondes radio, ce titre qui nous a révélé le couple : ‘Je ne suis pas très drogue’. C’était vers 2010, et The Limiñanas sont lancés. De tournées en rencontres (Pascal Comelade), reconnus outre-manche comme LE groupe français psyché du moment, ce ‘Shadow People’, leur 5eme album, vient de sortir.

Il a été enregistré à Berlin dans le studio d’Anton Newcombe, leader du Brian Jonestown Massacre, que l’on retrouve au chant dans ‘Istanbul Is Sleepy’. Autres invités : Bertrand Belin chante ‘Dimanche’, Emmanuelle Seigner ‘Shadow People’, et aussi Peter Hook de New Order et, bien sûr, Pascal Comelade, ce grand créateur perpignanais. Le côté yéyé des précédents albums m’énervait un peu, mais ici les Catalans ont frappé fort. La rencontre entre Can, Gainsbourg et le Velvet Underground fonctionne à merveille. On est tout de suite frappé par ce son lourd, répétitif et hypnotique faisant de ce disque peut-être leur meilleur à ce jour. Ils passent le 20 avril au Stereolux de Nantes. A ne pas louper. — (c) Juan Marquez Léon

Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.