Crashbirds / European Slaves par Juan Marquez Léon

Crashbirds / European Slaves

Dans le paysage musical du 9-3, on n’y trouve pas que des formations rap. Le rock’n’roll y existe encore. Celui des Crashbirds en est la preuve directe. Sale, méchant, racé et brutal, il est mené par de drôles d’oiseaux, un couple d »Inséparables’, qui depuis maintenant quelques années, labourent les terres d’Europe à coups de riffs de guitares vifs et tranchants. Pierre Lehoulier, lead guitare, crashbox, illustrations de la pochette CD (superbe) et Delphine Viane, la chanteuse à la voix écorchée, puissante et toute emprunte de blues n’ soul. ‘European Slaves’, un certain regard de notre actualité européenne, est leur 4ème disque. Hypnotique, métronomique et roboratif, un ‘Dirty Rock’ où la guitare de Pierre rappelle souvent celle de Poison Ivy au sein d’un autre couple passé à la postérité, The Cramps. Et pour vous rendre compte de la puissance vocale de Delphine, précipitez vous sur le titre ‘Nowhere Else’, exceptionnelle chanteuse. Une question se pose : ces ‘cuicuis’ sont-ils rouge-gorges ou aigles royaux ? Sans doute les 2 à la fois! Le groupe joue souvent dans l’ouest du pays, sans oublier Saint-Nazaire où il s’est déjà produit plusieurs fois. Ne les manquez pas. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Tony Joe White / Bad Mouthin par Juan Marquez Léon

Tony Joe White /  Bad Mouthin / Genre : Blues des marais / Label : Yep roc Records / Distribution : Bertus France / Sortie mondiale le 28/09/18

Ce n’est pas exagéré de dire que cet homme de 75 balais représente à lui tout seul le Swamp Rock. On citera également ses copains fangeux, Slim Harpo, Lightning Slim, Lazy Lester, bref tout le bazar classieux d’Excello Records, puis Professor Longhair, Jimmy Reed (Little Rain), et bien sûr, Creedence Clearwater Revival, le Gun Club aussi. JJ Cale également pour cette flemme ou flegme si caractéristique des marais. Puis par chez nous, Johnny (‘Polk Salad Annie’ en duo avec ‘L’Homme’ quelque part à Nashville en 1984) et Joe Dassin tant qu’on y est! (‘Le Marché Aux Puces’). Pour cet album, le ‘lent boueux’ nous enchante avec un enregistrement live en studio ; ici, no synthé, no cuivres. ‘No noise !’ est le maître-mot. On entend que la voix d’un type serein mais genre ‘faites pas chier’, une guitare au son minimum et une santiag pour battre la mesure sur le parquet….. Pourtant, écoutez ‘Awful Dreams’ (Lightnin’ Hopkins) et vous comprendrez pourquoi ce type aurait du rencontrer le Suicide de Vega et Rev ; strict matos perché au dessus du vide existentiel : le Blues quoi. Souvent, l’harmonica souffle dans cet atmosphère caniculaire. Une batterie monotone apparaît ici et là, mais partout cette ambiance à ras du sol, à ras de tout. Un chant à faire trembler la terre aussi. Quand un artiste revient sur son passé par un jeu de clins d’œil, ce n’est jamais bon signe ; odeur de chêne. Ici le clin d’œil prend la forme de 2 chansons, enregistrées entre 1964 et 1966 sous le nom de Tony Joe And The Mojos pour le label texan, J.Beck Records. Il s’agit du titre éponyme et de ‘Sundown Blues’. Tony Joe s’est toujours considéré comme un musicien de Blues. Il nous le démontre avec 6 reprises de John Lee Hooker (un ‘Boom Boom’ hypnotique), Jimmy Reed, Lightning Hopkins, Big Joe Williams et Charlie Patton. Visite est aussi rendue au ‘Heartbreak Hotel’ du King, qui comme vous le savez, était un grand fan de ce ‘Roc des Bayous’. Pour le reste, il replonge dans son répertoire en y apportant ce style hanté, crépusculaire. Retour aux sources, je vous l’écris sans médisances, ‘Bad Mouthin ». — Juan Marquez Léon  ( Article paru dans Blues Again )

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Beth Hart / Live From New York / Front And Center par Juan Marquez Léon

 

Beth Hart

Beth Hart / Live From New York / Front And Center / CD/DVD / Genre : Pop Rock / Label : Provoque / Distribution : Mascot Label Groupe

La belle revient avec un live assez inattendu. En effet, alors qu’elle remplit quand même des salles de tailles assez importantes, l’option a été cette fois ci (ses précédents live étant l’incandescent ‘Live At Paradiso‘ de 2005 puis le ‘Live At Amsterdam‘ avec Joe Bonamassa de 2014) d’enregistrer dans un club pouvant contenir 200 personnes maxi, le ‘Iridium Jazz Club‘ de New York City. Ambiance feutrée et intimiste donc en ce 7 mars 2017 dans le cadre d’une Série TV de concerts sur WLIW. De plus, le choix s’étant porté sur l’interprétation de titres moins connus, 3 titres seulement proviennent de son ‘Fire On The Floor‘ de 2016, il n’est nullement question ici d’un Best Of en public. Pari osé me direz vous, mais qui, pour ma part, est intéressant parce qu’il dévoile une autre facette de son répertoire. Cette soirée est constituée de nombreuses ballades, irlandaise comme ‘St.Teresa‘, bluesy ou soul.

Beth est seule au piano pour ‘As Long As I Have A Song‘. Les tourments d’hier sont loin maintenant, la dame reste fragile mais semble bien entourée. Il y a quand même un blues assez intense dédié à sa mère, ‘Baddest Blues‘, puis un magnifique ‘Broken And Ugly‘ dans lequel sa voix scande une déflagration de rythm ‘n blues. Reste 3 rocks bien enlevés, dont 2 où est invité Sonny Landreth. ‘For My Friends‘ prend même l’allure d’un rock blues à la Cream/ Hendrix. Les acteurs sont John Nichols (guitare), Bob Marnelli (basse), Bill Ranson (batterie). Le DVD, que je n’ai pas reçu, comporterait des tires bonus en acoustique, des images du concert, et une interview. En définitive, un live relativement calme et une ambiance très club. Le chant de Beth Hart, comme à l’accoutumée, reste impressionnant en terme de profondeur et de sentiments exprimés. Une très grande chanteuse. — Juan Marquez Léon. ( Article paru dans Blues Again )

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Josh T. Pearson / The Straight Hits / by Juan Marquez Léon

Josh T. Pearson / The Straight Hits / 2017 / Mute Records

Réédition d’un double album fleuve que certains considèrent comme le dernier chef d’oeuvre du rock. Un remixage impressionnant du seul et unique album de Lift To Experience ‘The Texas Jer.USA.lem Crossroads‘ paru initialement en 2001. L’engin se situait entre Jeff Buckley et My Bloody Valentine. Un groupe de 3 Texans mal rasés et dont un des membres portait un chapeau de cowboy poussiéreux pour un déluge de psaumes incendiés de guitares messianiques. Mixée par le Cocteau Twins, Simon Raymonde, cette flamboyance christo-romantique était produit par Josh T. Pearson, le chanteur guitariste leader du trio, un fils de pasteur venu de nulle part. En ce début de siècle, l’album m’avait fort impressionné. Et puis…plus rien. Le ‘lonesome cowboy’ s’était évaporé dans le désert. Pearson vécu de petits boulots sans pour autant quitter la musique et la scène en solo ou en collaborant avec My Bloody Valentine, Dirty Three. Un single reprise d’Hank Williams et des titres pour le cinéma, une vie erratique entre le Texas, Berlin et Paris jusqu’en 2011. Puis, surprise la sortie de ‘Last Of The Country Gentlemen’, album acoustique sous son seul nom et encensé par la presse spécialisée.

Et v’la pas que sort en 2018 ce ‘The Straight Hits’. Le type a de l’humour…, nous pondre un album de hits alors qu’il s’est passé 17 ans entre le premier et celui ci. Il s’agit là en quelque sorte, bien inattendue, d’un concept album autour du terme ‘Straight’. Tous les titres possèdent ce mot : droit et direct. Le constat est là c’est une véritable claque…rien entendu de tel depuis le premier Gun Club, Flesh Eaters ou récemment, les regrettés The Amazing Snikeheads. Une country hantée. ‘Straight To The Top’ est à rapprocher des Cramps tellement ce rockabilly punk est possédé….Dieu ce son! ‘Straight At me’ et son clavier sonne comme un titre de ? Mark And Mysterians ou des Stranglers. ‘Straight Laced Come Undone’ nous ramène à son album folk. ‘Damn Straights’, et surtout ‘Loved Straight To Hell’ pour cette intensité romantique et désespérée, qui rappelle Lift To Experience, sont à situer juste à côté de Tamino, ce jeune géant qui démarre actuellement. Un truc de crooner de fête foraine se nomme ‘The Dire Straits Of Love’… hilarant !

Et la grande chose, ‘A Love Song (Set Me Straight) avec sa trompette à la Pale Fountains de Liverpool emporte divinement tout. Un final pour touches de piano (?) suspendues pour ‘Straight Download Again’ en attendant d’être nommé meilleur album de l’année. Aux dernières nouvelles le gars s’est rasé la barbe…mais porte toujours un Stetson sur la tête. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Brian Lopez / Prelude / par Juan Marquez Léon

Brian Lopez / Prelude
Dust & Stone Recordings

Ceux qui étaient au festival Folk En Scènes le vendredi 23 mars à Montoir de Bretagne sont au courant ; le nouveau Brian Lopez sortait tout frais tout neuf le même jour que son concert salle Bonne Fontaine. Par contre, ce qu’ils ne savent pas, s’ils ne se sont pas procurés ce nouveau disque, c’est qu’il est très différent de ce que Brian Lopez nous offrit ce soir là en ‘live’. En effet, son show fut en formation serrée avec les Nantais de Space Cowboys, toutes guitares électriques en avant. Super concert cela dit. Que ceux qui ne connaissent pas y courent s’il passe par chez eux. Et puis, par la même occasion, citons Gabriel Sullivan avec qui il forme XIXA. Toute cette scène de Tucson est à découvrir : Calexico, Giant Sand, Al Foul, Billy Sedlmayr, Tom Walbank et tant d’autres que Laurent ‘French Tourist’ Allinger le Nantais nous a fait découvrir en créant ce pont entre la Loire Atlantique et l’Arizona. Merci à lui donc. Pour en revenir à ‘Prelude’ ; disque acoustique et ambiance lo-fi, enregistré à la maison , il y joue de la plupart des instruments, guitare, piano, synthé. On y remarque aussi différentes sources extérieures. Sons de la nuit et de l’aube, comme ce chant des oiseaux dans ‘Synapsis Will Pay’. On pense à la mélancolie introspective d’un Nick Drake, ou à la légèreté psychédélique d’un Syd Barrett. Musique simple et d’une grande poésie, une expression de la nostalgie du temps qui passe, à l’image de cette photo de l’enfant qu’il a été? Prélude à un renouveau artistique chez cet artiste majeur, certainement! — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Mélanie De Biasio / Lilies / par Juan Marquez Léon

Mélanie De Biasio / Lilies
2017
Genre : Jazz Blues Électro.

Il s’en est passé des choses depuis le Conservatoire Royal de Bruxelles dans les années 90 où cette chanteuse y étudie le chant. Entre autres, une inflammation pulmonaire lors d’une tournée en Russie la laissant sans voix durant toute une année, ce qui va modifier définitivement son expression vocale, surtout au niveau de la respiration, et donc des silences. Puis la sortie en 2007 d’un album très jazz, entre ombres et lumières ‘A Stomach Is Burning’. Magnifique version de ‘My Man’s Gone Now’, une Billie Holiday chantant chez ECM.

‘Les Hommes Endormis’, cette chanson d’une femme sur nous, les hommes. Quelle sensibilité ! C’est simplement beau. Le succès, la reconnaissance viendront en 2013 avec le second album. ‘No Deal’. Sobre et sensuel, une beauté sombre dans un clair-obscur. Son chant devient de plus en plus blues. Écoutez ‘With All My Love’, ce piano à la Bill Evans pour ses silences. Il est évident que dorénavant nous avons affaire à une artiste exceptionnelle. Et comme Mélanie se sent désormais libre de publier ce qu’elle veut, voilà qu’en 2016 elle nous offre ‘Blackened Cities’, un EP de 24′. Un vinyle avec une seule face et un seul titre! Un hommage à sa ville de naissance, Charleroi l’Industrielle. Un long poème expérimental où toujours les silences laissent filtrer la lumière. Superbe photo de pochette.

Fin 2017 sort donc ‘Lilies’. Les petites touches électro que l’on trouvait d’ici de là sur les précédentes publications sont ici assumées. Le blues tendance ‘work songs’ est de plus en plus présent. On pense au travail de Portishead ou de Mark Hollis de Talk Talk. La froideur de ‘Gold Junkies’, la troublante sérénité de notes en suspension de ‘Lilies’ côtoient les rythmes tribaux de ‘Let Me Love You’ ou les beats et autres samples d’ ‘Afro Blue’, chouette reprise de Mongo Santamaría. ‘Sitting In The Stairwell’ est un murmure sur un claquement de doigt, comme une lointaine work song de prisonniers du sud des Etats Unis.

Les titres sont traversés de silences encore, de souffles comme des vents d’hivers, le chant est susurrè. ‘Brother’ appelle au recueillement tandis que la pulsation de nos cœurs maltraités s’entend dans ‘And My Heart Goes On’. ‘Lilies’, froid et sensuel, est dans sa profondeur, un disque de solitude, mais aussi d’amour. Un disque extrême en quelque sorte.– (c)  Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Courtney Marie Andrews / May Your Kindness Remain par Juan Marquez Leon

Courtney Marie Andrews / May Your Kindness Remain
Genre : Country Folk Rock
Label : Loose Music
Sortie le 23 mars 2018.

Courtney Marie Andrews est une chanteuse de 27 ans, native de Phoenix Arizona, terre country par excellence. Elle s’était fait remarquer l’an dernier avec son ‘Honest Life’. La revoici avec ce disque produit par Mark Howard (Lucinda Williams, Bob Dylan, Emmylou Harris, Tom Waits…) Pour le chant, on pense à son aînée, Emmylou Harris, période Daniel Lanois, tant le son semble aérien, les notes noyées dans un écho brumeux, déchiré à certains endroits par le solo d’une guitare lourde et saturée (Dillon Warneck). Les claviers, nombreux, (orgue, piano, wurlitzer et accordéon) sont joués par Daniel Walter et Charles Wicklander et contribuent à cette impression.

Une musique évoquée également par la photo de pochette, surannée, ou Courtney, allongée dans la pénombre d’un salon champêtre est éclairée par le halo d’une nouvelle journée. Tandis que le titre éponyme prend des allures de country gospel avec ses chœurs (C.C. White), un des temps forts de l’album, ‘Took You Up’ possède un groove amérindien. Basse, Alex d’Abel et batterie, William Mapp, sont sublimes. Dans ce paysage mélancolique, le Crazy Horse du Loner semble ruer avec fierté dans ‘Kindness Of Strangers’. Des chansons qui traitent d’une Amérique en pleine déprime, meurtrie par la pauvreté, et dont le consumérisme galopant laisse des gens, de plus en plus nombreux, sur le bord de la route, les rendants instables, tristes et constamment insatisfaits. — (c) Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Blood, Sweat, And Tears / Child Is Father To The Man par Juan Marquez Léon

Blood, Sweat, And Tears
Child Is Father To The Man
1968

BST était une des premières formations de Rock Jazz. Elle partageait d’ailleurs avec Chicago, le même producteur James William Guercio. À l’origine était Al Kooper. Son orgue dans Like A Rolling Stone de Dylan et sa contribution en 66 au Blonde On Blonde du même Bob l’ont fait rentrer définitivement dans l’histoire. Il rejoint ensuite la même année le Blues Project, un magnifique combo de blues-rock psychédélique (un grand disque : ‘Projections’ en 1966). Fondant avec Steve Katz le BST, l’idée était d’ajouter une section importante de cuivres à leur blues et pop psychédélique.

À ne pas confondre avec un autre style : le Jazz Rock, en pleine gestation à cette époque avec les travaux de Miles, Tony Williams ou John Mclaughlin. Le BST ou Chicago Transit Authority, sont bien des groupes de pop rock psychés mariant ce genre au blues, à la soul et au jazz et créant ainsi un nouveau style. Ce premier album est une petite merveille. On y entend par exemple ‘I Love You More Than You’ll Ever Know’ une compo de Kooper, reprise plus tard par la regrettée Amy Winehouse. Une reprise de Tim Buckley (le géniteur de Jeff) ‘Morning Glory’. On pense aussi Aux Mothers Of Inventions de Zappa dans ‘House Of Country’.

Malgré la richesse instrumentale de l’ensemble, Al Kooper quittera le navire dès ce premier album pour d’autres aventures. Le BST se métamorphosera plusieurs fois, connaîtra un peu le succès, mais à mon avis, n’atteindra jamais le niveau de ce disque. Par contre Chicago…..enfin vous savez ! — (c) Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

The Limiñanas / Shadow People par Juan Marquez Léon

The Limiñanas / Shadow People
Label: Because
Genre : Garage Rock Français / 2018

Il est loin le temps des Migas Valdes, petit combo de frat rock de la région de Perpignan où officiaient Marie (batterie métronomique) et Lionel (guitares cradingues) Limiñana. Peut-être avez vous déjà entendu, il y a quelques années sur les ondes radio, ce titre qui nous a révélé le couple : ‘Je ne suis pas très drogue’. C’était vers 2010, et The Limiñanas sont lancés. De tournées en rencontres (Pascal Comelade), reconnus outre-manche comme LE groupe français psyché du moment, ce ‘Shadow People’, leur 5eme album, vient de sortir.

Il a été enregistré à Berlin dans le studio d’Anton Newcombe, leader du Brian Jonestown Massacre, que l’on retrouve au chant dans ‘Istanbul Is Sleepy’. Autres invités : Bertrand Belin chante ‘Dimanche’, Emmanuelle Seigner ‘Shadow People’, et aussi Peter Hook de New Order et, bien sûr, Pascal Comelade, ce grand créateur perpignanais. Le côté yéyé des précédents albums m’énervait un peu, mais ici les Catalans ont frappé fort. La rencontre entre Can, Gainsbourg et le Velvet Underground fonctionne à merveille. On est tout de suite frappé par ce son lourd, répétitif et hypnotique faisant de ce disque peut-être leur meilleur à ce jour. Ils passent le 20 avril au Stereolux de Nantes. A ne pas louper. — (c) Juan Marquez Léon

Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.

Sue Foley / The Ice Queen par Juan Marquez Leon

Sue Foley / The Ice Queen
Genre : Blues.
Label : Dixiefrog

Environ 30 années de carrière et une quinzaine d’albums pour cette blueswoman, compositrice et guitariste. Musicienne multiprimée en Awards et autres trophées France Blues, cette canadienne a travaillé ou partagé la scène avec les plus grands. BB King, Buddy Guy, Lucinda Williams, Tom Petty, Joe Cocker, Johnny Winter, Clarence ‘Gatemouth’ Brown, Nina Simone…..la liste est trop longue! Après un break de 14 ans où elle est passée par l’Université pour bosser sur le thème des femmes fondatrices et grandes guitaristes du blues, de Memphis Minnie à Etta Baker en passant par Jessie Mae Hemphill, l’édition d’un DVD ‘Guitar Woman’ et d’un livre sur le même sujet, la revoici avec un album très Texas Blues.

Pour preuve, la présence du batteur du Double Trouble de Stevie Ray Vaughan et des invités de marque ; Jimmie Vaughan, le frangin de Stevie, le très barbu et toujours bon pied bon oeil, Billy F.Gibbons et Charlie Sexton. Du pur texan donc. Comme le rude et bien envoyé ‘Run’, qui pourrait être du Fabulous Thunderbirds joué comme il y a 30 ans. On est séduit par le Diddleybeat de ‘Come to me’ tout en retenu. Des blues lents sont aussi au programme, ’81’, et ‘The Ice Queen’, ou le son sec et froid de la Pink Paysley Fender Telecaster de Sue fait des merveilles. C’est un vrai plaisir aussi de retrouver la voix éraillée du chanteur de ZZ Top mêlée à celle de l’Ice Queen dans ‘Fool’s Gold’. Assez inattendu, on pense à Nancy Sinatra dans ‘If I Have Forsaken You’. Avec The Texas Horn, ce titre prend des allures de thème cinématographique.

Puis l’album vire guitare acoustique avec un jazzy ‘Death Of A Dream’, un flamenco ‘The Dance’ ; la frontière mexicaine n’est guère éloignée. Et en clôture, ce ‘Cannonball Blues’, country blues de toute beauté. Une production au top de Mike Flanigin, et finalement des titres dans des styles assez divers font de ce disque la bande son idéale ‘from Austin-Texas’. — (c) Juan Marquez Léon.

Sue Foley is a multi-award-winning musician and of the one of the finest blues and roots artists working today. She is a veritable triple-threat of musical talent as a guitarist, songwriter and vocalist. As with many blues women of the past, Foley has a long history of defying convention, and being a positive role model for aspiring, young female musicians.

The Canadian has been working professionally since the age of 16, and by the age of 21, Foley had relocated to Austin, TX and began recording for Antone’s—the esteemed blues label and historic nightclub that helped launch the career of Stevie Ray Vaughan and many others. In the two decades that have followed, Sue Foley has been busy touring and recording steadily, all while toting her signature pink paisley Fender Telecaster. In 2001, she won the prestigious Juno Award (Canadian equivalent of the Grammy) and also holds the record for the most Maple Blues Awards and has earned three Trophees de Blues de France. She has also garnered several nominations at the Blues Music Awards in Memphis, TN.

With 11 recordings under her own name, an instructional DVD and book, as well as various compilations and projects, Foley is set to release her new album, The Ice Queen (March 2, 2018) on Stony Plain Records. “I’m extremely excited to be working with Holger Petersen and Stony Plain Records. Holger is one of the most knowledgeable “real music” people in the business”, says Foley. “Stony Plain is known to put out great music and I know The Ice Queen has found her home.”

Recorded throughout 2017, The Ice Queen represents Foley’s full circle journey – her return to the roots of her career in Austin with producer Mike Flanigin. The album was recorded with her long-time friends and collaborators Jimmie Vaughan and Billy F Gibbons (ZZ Top) as well Chris ‘Whipper’ Layton from Double Trouble, Charlie Sexton, and members of the Tedeschi Trucks and Gary Clark Jr bands.

“When I was a teenager I idolized Jimmie Vaughan and Billy F Gibbons,” Foley says. “They’re both legends now so this feels like an historical event (at least it does for me). And I grew up sitting at the feet of players like George ‘Big Beat’ Rains, Derek O’Brien and The Texas Horns. I spent many nights watching Charlie Sexton and the Arc Angels with Chris Layton. I learned and grew more musically in my years in Austin than at any point in my life. The fact that all these mega talented musicians have graced my album is beyond anything I hoped for. I am still pinching myself.”

A flood of inspiration and themes can be found on each of the tracks – ranging from lost love, anguish, and struggle to release, forgiveness and rebirth. Mostly recorded live-off-the-floor, Foley’s emotional vocal delivery, conviction, accessible yet inspired lyrics and intrepid guitar playing are all laid out, bare and raw for the songs to reveal.

Opening with the radio friendly and funky “Come to Me”, The Ice Queen also features upbeat and rollicking tracks “Run”, “The Lucky ones” (a duet with Jimmie Vaughan) and “Gaslight”. There are several bluesy and soulful tracks including “81”, “The Ice Queen”, “Fool’s Gold” (featuring Billy F Gibbons on vocals and harmonica)”, “If I Have Forsaken You”, and a cheeky, guitar-heavy cover of Bessie Smith’s “Send Me To The ‘Lectric Chair”. Foley also provides some more mellow and unexpected songs on The Ice Queen with the jazzy “Death of a Dream”, the flamenco-blues hybrid “The Dance” and a beautiful cover of the Carter Family’s “Cannonball Blues”.

The Ice Queen represents Sue Foley’s indefatigable commitment to her craft, and her transparency with the journey that birthed her, further proving that you can’t keep a good blueswoman down, particularly when she is The Ice Queen.

Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.