Parlor Snakes / Disaster Serenades / par Juan Marquez Léon

Parlor Snakes / Disaster Serenades / Label : Hold On Music / Distribution : Wagram Music / Genre : Rock

Cette formation Franco-américaine semble s’être stabilisée autour d’Eugénie Alcazar, chant/claviers ; Peter Krzynowek, guitare ; Séverin Pignol, basse ; et Marc Le Saux ; batterie. On se souvient bien de leur second album éponyme de 2015, produit par le Heavy Trash, Matt Verta-Ray, le son gagnait en puissance, plus compact aussi, par rapport à leur premier enregistrement. Aujourd’hui, ce dernier a été confié à Étienne Meunier au Studio Harry Son de Pantin, et il s’agit bien d’une nouvelle étape pour Parlor Snakes ; on garde la même puissance sonore mais on gagne en flamboyance, cette fougue des groupes que l’on qualifiait de New Wave dans les 80’s, Echo & The Bunnymen ou Siouxsie & The Banshees pour n’en citer que deux.

Pour ceux qui ne connaissent pas la voix d’Eugénie Alcazar, on pourrait la situer entre celles de Fabienne Shine (Shakin Street) et de Kate Bush ( surtout dans ‘Delicate Creatures’) ; l’alliance mutine entre sensualité animale et comptines de notre enfance. De nombreux titres à l’ambiance rêveuse, brumeuse constituent ce nouvel album ; ‘Marc Bolan’s Fifth Dream’ relève un peu de la berceuse pour enfant. Le chant est opalin et lointain, comme suspendu dans la nuit dans ‘Nylon And Milk’. Nous est proposé pour la première fois, un titre en français, ‘Serpent’ ; ‘twangy’ guitare et mystère à la Twin Peaks sont au rendez-vous. Mais je vous rassure, le groupe n’a pas pour autant abandonné la fulgurance rock de ses débuts. ‘Darkness Rises’ et sa corne de brume, introduit l’album à la manière d’un navire surgissant des ténèbres, tandis que l’affaire se termine par un ‘Frequency’ méchamment punk et psyché. Entre les deux, l’hypnotique ‘Das Meer’ aux riffs de guitare tranchants semble nous dire que les couchers de soleil précèdent toujours les nouveaux jours ; l’océan, ce réparateur des âmes meurtries. — Juan Marquez Léon (critique paru dans bluesagain.com )


Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.