The Rockwell Avenue Blues Band  / Back To Chicago / par Juan Marquez Léon

The Rockwell Avenue Blues Band /Back To Chicago / Label : Delmark

La marque à la lettre D a encore frappé très fort. Faut il le rappeler? Delmark, fondé en 1953, est le plus ancien label de blues chicagoan encore en activité. ‘Back To Chicago’ donc. Ken Saydak, 40 ans de carrière (chant et claviers pour Johnny Winter, Lonnie Brooks, Mighty Joe Young….),  co-fondateur en son temps des Big Shoulders a eu l’idée de réunir en studio des vétérans de studio de ce prestigieux label. C’est ainsi que l’on retrouve l’excellent harmoniciste et chanteur Tad Robinson, ayant fait partie également des Big Shoulders. Le chanteur guitariste Steve Freund, qui a commencé chez Sunnyland Slim et qui depuis aligne au compteur plus de 50 albums de la maison Delmark en tant que sideman, dont un Grammy pour sa participation au ‘Blues Explosion’ de Koko Taylor. Le bassiste est Harlan Terson (Lonnie Brooks, Otish Rush, Jimmy Rogers…). Le batteur se nomme Marty Bonder (Junior Wells, Buddy Guy, Eric Clapton, Albert Collins….).

Vu les CV de ces messieurs, il serait complètement déplacé de leur rappeler la révision de leur blues avant d’enregistrer. Ces types ont ça dans les veines et ça s’entend : l’album n’a nécessité que 3 jours d’enregistrement. La moitié du disque est constitué de compositions plutôt soul blues voir gospel (‘We Believe’) et c’est Tad Robinson qui s’y colle, tant sa voix et son chant sont à la hauteur de cette musique ‘de l’âme’. Si l’on écarte la dernière chanson ‘Dream’, rêveuse et mélodique, composée et interprétée par le pianiste Ken Saydak, le restant est constitué de blues de ce dernier ou  écrits par le guitariste Steve Freund.

Boogie à la manière de ‘Green Onions’ de Booker T. And The Mg’s avec ‘Boogie In The Rain’, des blues lents ou mid tempo, aux couleurs louisianaises (‘Stranger Blues’). Il y a comme un vent de liberté dans ces blues. Dans son intervention personne n’y est systématique ou ‘attendu’. Au contraire, chacun y évolue avec aisance dans une parfaite harmonie d’ensemble. C’est la marque des plus grands. Merci messieurs pour nous offrir une telle musique. — Juan Marquez Léon

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Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.