Johnny Burgin / Live / par Juan Marquez Léon

Johnny Burgin /Live / Genre : Blues / Label : Delmark Records

Commencer sa carrière de musicien dans les clubs du West Side de Chicago ne peut qu’aboutir à la réalisation de très bons disques ; dont celui ci, son 8ème, et le 4ème pour l’excellent label Delmark Records. Rockin’ Johnny, qui au début s’est formé auprès de bons petits gars comme Tail Dragger, Pinetop Perkins ou Billy Boy Arnold, se fait appeler maintenant Johnny Burgin, et c’est donc un retour au concert qui nous est proposé. Le dernier enregistrement live remontait à 20 ans. Celui ci correspond à la captation d’une soirée au Redwood Café le 5 janvier 2019 à Cotati, Californie. La prise de son est claire et sans façon. On y devine même l’exiguïté du lieu, l’endroit idéal pour le blues en quelque sorte. Le disque est composé de 10 titres originaux et de 4 reprises (Earl Hooker, Robert Lockwood Junior, Lindy Lou Adams et Jimmy Rogers). Le chant de Johnny se veut souvent dramatique, à la façon du Buddy Guy des années 50 (You’re My Trinket). L’esprit du grand Jimmy Dawkins inonde le ‘She Gave Me The Slip’.

Mais l’héroïne de cette soirée est bien la guitare Gretsch demi-caisse, un jeu subtil, des solos puissants, du lyrisme. J’ai rarement entendu une ascension dans les aiguës comme ici, le ‘The Leading Brand’ de Hooker. Pour étoffer cette prestation, interviennent le sax rageur de Nancy Wright, la voix puissante de Rae Gordon, et pour quelques titres cela devient une histoire de femmes. Charlie Musselwhite est invité pour les 3 derniers titres du concert. Citons aussi l’autre harmoniciste Aki Kumar, le guitariste qui seconde Johnny, Kid Andersen, puis la section rythmique composée de Chris Mateos à la basse et de Steve Dougherty à la batterie. Eddie Shaw disait qu’il fallait au moins 20 années pour former un bluesman, le voilà donc prêt ; Johnny Burgin nous offre 68 mn de blues intense, sincère et sans détours. –Juan Marquez Léon

Pour Bluesagain


Juan Marquez LéonJuan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.