Josh T. Pearson / The Straight Hits / by Juan Marquez Léon

Josh T. Pearson / The Straight Hits / 2017 / Mute Records

Réédition d’un double album fleuve que certains considèrent comme le dernier chef d’oeuvre du rock. Un remixage impressionnant du seul et unique album de Lift To Experience ‘The Texas Jer.USA.lem Crossroads‘ paru initialement en 2001. L’engin se situait entre Jeff Buckley et My Bloody Valentine. Un groupe de 3 Texans mal rasés et dont un des membres portait un chapeau de cowboy poussiéreux pour un déluge de psaumes incendiés de guitares messianiques. Mixée par le Cocteau Twins, Simon Raymonde, cette flamboyance christo-romantique était produit par Josh T. Pearson, le chanteur guitariste leader du trio, un fils de pasteur venu de nulle part. En ce début de siècle, l’album m’avait fort impressionné. Et puis…plus rien. Le ‘lonesome cowboy’ s’était évaporé dans le désert. Pearson vécu de petits boulots sans pour autant quitter la musique et la scène en solo ou en collaborant avec My Bloody Valentine, Dirty Three. Un single reprise d’Hank Williams et des titres pour le cinéma, une vie erratique entre le Texas, Berlin et Paris jusqu’en 2011. Puis, surprise la sortie de ‘Last Of The Country Gentlemen’, album acoustique sous son seul nom et encensé par la presse spécialisée.

Et v’la pas que sort en 2018 ce ‘The Straight Hits’. Le type a de l’humour…, nous pondre un album de hits alors qu’il s’est passé 17 ans entre le premier et celui ci. Il s’agit là en quelque sorte, bien inattendue, d’un concept album autour du terme ‘Straight’. Tous les titres possèdent ce mot : droit et direct. Le constat est là c’est une véritable claque…rien entendu de tel depuis le premier Gun Club, Flesh Eaters ou récemment, les regrettés The Amazing Snikeheads. Une country hantée. ‘Straight To The Top’ est à rapprocher des Cramps tellement ce rockabilly punk est possédé….Dieu ce son! ‘Straight At me’ et son clavier sonne comme un titre de ? Mark And Mysterians ou des Stranglers. ‘Straight Laced Come Undone’ nous ramène à son album folk. ‘Damn Straights’, et surtout ‘Loved Straight To Hell’ pour cette intensité romantique et désespérée, qui rappelle Lift To Experience, sont à situer juste à côté de Tamino, ce jeune géant qui démarre actuellement. Un truc de crooner de fête foraine se nomme ‘The Dire Straits Of Love’… hilarant !

Et la grande chose, ‘A Love Song (Set Me Straight) avec sa trompette à la Pale Fountains de Liverpool emporte divinement tout. Un final pour touches de piano (?) suspendues pour ‘Straight Download Again’ en attendant d’être nommé meilleur album de l’année. Aux dernières nouvelles le gars s’est rasé la barbe…mais porte toujours un Stetson sur la tête. — Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon

Juan Marquez Léon est le chroniqueur de disques sur Zeitgeist. Et pas n’importe lequel !!! Après des décennies et des études à Séville, Grenade, Paris, Londres, New York, Tokyo et Berlin, Juan a posé son vélo à Saint-Nazaire pour bosser dans un « CAC 40 » et parcourt tous les jours 12km avec une vieille bécane à pédales, traversant Méan et Penhoët pour rejoindre son « headquarter » bien (ou peu) chauffé en Brière. Juan parle 32 langues couramment et la langue qu’il maîtrise le mieux est celle de la musique. Ici vous trouverez l’écriture de Juan, une personne passionnée et attachante. Bref, un gentil bonhomme qui a toujours son chapeau vissé sur la tête afin de lutter contre le vent et le crachin celtique de notre région.